Au cours des derniers mois, le gouvernement portugais a introduit de nouvelles règles pour faciliter l’accès à l’achat d’une habitation pour les jeunes de moins de 35 ans, dans le but d’atténuer les difficultés rencontrées par cette tranche d’âge sur le marché immobilier. La hausse des prix des logements, notamment dans les grandes villes, est devenue l’un des principaux obstacles pour les jeunes souhaitant acquérir leur première résidence. Voici les principaux points des nouvelles mesures de soutien :
Exonération de l’IMT et de l’Impôt du Selo
L’une des mesures clés est l’exonération totale de l’Impôt Municipal sur les Transmissions Oneroses de Biens (IMT) pour les jeunes achetant des logements jusqu’à 316 722 euros. Ce montant correspond au 4ᵉ échelon de l’IMT et permet une économie significative, cet impôt représentant une part importante des coûts liés à l’achat d’un bien immobilier. Pour les biens dont la valeur est supérieure à ce montant, jusqu’à 633 453 euros, les jeunes devront payer l’IMT uniquement sur la portion dépassant 316 722 euros. En outre, il y a également une exonération du paiement de l’Impôt du Selo applicable à l’achat de la première habitation.
Garantie publique pour les crédits immobiliers
Une autre mesure importante est la garantie publique offerte par l’État, qui couvre jusqu’à 15 % de la valeur du bien immobilier, permettant ainsi aux jeunes d’accéder à un crédit bancaire couvrant la totalité du prix d’achat. Cela représente un grand avantage, car auparavant, il était nécessaire de disposer d’au moins 10 % du montant du bien en fonds propres comme apport initial. Cette mesure vise à aider les jeunes qui n’ont pas d’économies suffisantes pour couvrir cet apport. Cependant, pour bénéficier de cette garantie, le bien doit être destiné à une habitation propre et permanente, et le demandeur doit avoir des revenus allant jusqu’au 8ᵉ échelon de l’IRS (81 199 euros).
Critères d’éligibilité
Les nouvelles règles s’adressent aux jeunes âgés de 18 à 35 ans qui résident fiscalement au Portugal et qui ne possèdent pas d’autre bien immobilier. Pour être éligibles à ce paquet d’avantages, les jeunes ne doivent pas avoir été propriétaires d’un bien immobilier au cours des trois années précédant l’acquisition.
Impact sur le marché immobilier
Ces mesures sont bien accueillies par de nombreux experts du secteur immobilier, car elles répondent aux défis rencontrés par les jeunes Portugais dans l’achat de leur habitation, surtout à une époque où les prix des logements augmentent de manière constante. Cependant, certains critiques soulignent que, bien que les exonérations fiscales et les garanties soient les bienvenues, elles pourraient ne pas suffire à résoudre le problème fondamental du manque d’offre de logements et du coût de la vie élevé dans les grandes villes.
Limitations des mesures
Bien qu’elles soient avantageuses, ces mesures comportent certaines limitations. Le montant des biens immobiliers couverts par l’exonération des taxes et les garanties publiques pourrait ne pas suffire pour l’achat d’une habitation dans les zones métropolitaines plus chères, comme Lisbonne et Porto, où le prix des logements dépasse souvent les 316 722 euros. De plus, l’impact de ces politiques sera évalué périodiquement, avec une première révision prévue pour 2027, ce qui signifie que leur continuité ou modification dépendra des résultats obtenus.
Conclusion
Les nouvelles règles pour l’acquisition de logements par les jeunes au Portugal représentent une tentative du gouvernement de faciliter l’accès à la propriété dans un contexte économique difficile. La combinaison d’exonérations fiscales et de garanties publiques permet aux jeunes de faire face à moins d’obstacles financiers lors de l’achat de leur première habitation. Toutefois, le succès à long terme de ces mesures dépendra non seulement de leur mise en œuvre efficace, mais aussi de la capacité du gouvernement à répondre à la demande croissante de logements abordables au Portugal.
Ces initiatives constituent un pas important pour soutenir une génération disproportionnellement touchée par la crise du logement, mais leur véritable impact ne pourra être mesuré que dans les années à venir.